I'll always be there for you (dada)

Sujet: I'll always be there for you (dada) 27/4/2020, 10:21

I'll always be there for you
Darren & Adaline

Il y avait eu un drame, un drame dans ta famille. On pouvait croire que c’était ton petit-frère, c’est ce que tout le monde pensait après tout. Cependant, ils ne connaissaient pas toute la vérité, car tes parents avaient toujours fait en sorte de cacher les choses, masquer les apparences pour ne pas entacher l’image bourgeoise de la famille. Pour tout dire, Dorian était mort d’une overdose et tes parents avaient voulu faire un bel enterrement pour la mort de « leur fils » mais il n’en était rien, car en réalité, Dorian était leur petit-fils, et le fils de Darren donc ton neveu. Maintenant, tu devais aider Darren à aller mieux, l’aider à éduquer son petit-fils aussi. Tu avais toujours été proche de ton aîné alors tu voulais tout faire pour l’aider et surtout être présente pour lui, parce qu’il l’avait été avec toi. Tu étais passée chez tes parents pour prendre des nouvelles, faisant bien attention de cacher ton ventre même si tu n’avais plus besoin de leur avis, tu préférais éviter qu’ils aient l’occasion de dire quelque chose. Tu avais pris un peu de nouvelles, tu avais laissé ta mère se plaindre de ton père, et ton père de ta mère. Décidément, tu te demandais pourquoi ils étaient toujours ensemble à part pour faire semblant… Puis tu étais finalement parti chez ton frère, tu lui amenais des petits plats, et du réconfort surtout. Après tout, il en avait besoin. Et puis, tu le connaissais, Darren, tu savais qu’il n’était que l’ombre de lui-même et qu’il avait besoin des autres même s’il ne l’avouait jamais, il préférait se complaire dans sa solitude, mais tu ne le jugeais pas, tu comprenais totalement sa réaction. Toi aussi, tu avais du mal à faire ton deuil, mais c’était beaucoup plus difficile pour lui. Tu arrives donc chez lui, tu sonnes et pousses la porte d’entrée, qui était déjà ouverte, tu arrives dans l’entrée et tu parles un peu plus fort pour qu’il t’entende. Darren ! C’est Adaline, je t’amène de quoi te nourrir un peu. Tu n’entends rien mais tu sais qu’il est là, alors tu poses les courses sur la table et tu les ranges dans le frigo, tu fais comme chez toi. Une fois, cela fait, tu poses ton manteau et tu te diriges vers la chambre. Tu l’y trouves là, en boule, la tête tournée vers le mur. Tu viens alors te poser sur le lit, tout près de lui. Tu mets ta main sur son épaule, tu lui fais un câlin. Tu lui laisses le temps de se retourner et tu ne sais pas trop comment il va réagir quand il va voir que ton ventre est un peu plus rond. Tu n’en as encore pas parlé à ton frère, et encore moins à ta sœur, tu te sens un peu bête de ne pas l’avoir fait mais disons que chacun était occupé à d’autre chose, et depuis le décès de Dorian, le sujet de ta grossesse est passé à la trappe parce qu’il y avait plus important. Tu te mets à caresser ses cheveux doucement avant de s’adresser à lui de nouveau, d’une voix douce. Je t’ai fait des plats que tu aimes, je t’ai même apporté des films à regarder, enfin, on pourra les regarder ensemble si tu veux.

@Darren Hamilton I'll always be there for you (dada) 1491704538

Invité

lost and insecure, you found me
éclats brisés d'un homme décomposé

@Adaline Hamilton
la réalité était là. il avait enterré son fils. overdose. il avait fait de son mieux qu'il s'était dit. fallait se rendre à l'évidence. son mieux avait pas été assez. il avait laissé ses parents s'occupaient de lui parce que c'est ce qui était le mieux pour le gamin qu'il s'était dit. il avait déjà du mal à gérer la mort de la mère du petit. il était au fond du trou. mais c'était pas une excuse. pourtant c'était celle qu'il avait utilisé et maintenant. maintenant il allait tous les jours sur la tombe de son fils pour se rappeler cruellement qu'il avait merdé. et puis il y avait ce deuxième rappel. constant. son petit fils. le fils de son fils. même erreur. pas les memes résultats. il essayait de faire bonne figure, parce que c'était comme ça qu'il avait été élevé, comme ça qu'il s'était convaincu qu'il fallait qu'il soit. il élevait son petit fils, cette petite boule d'amour qui comprend pas. qui sait pas. qui veut pas quitter les bras de darren comme s'il sentait que désormais ils étaient seuls au monde, l'un avec l'autre. mais à la seconde où il posait le môme dans son berceau, il s'écroulait dans son lit et il pleurait. il avait des cernes jusqu'au menton, il avait perdu pas mal de poids mais pour trainer chez lui en jogging quelle différence cela pouvait-il bien faire. il oubliait de manger, son existence ne tournant plus qu'autour du petit bout de chou. sa meilleure amie qui habitait toujours avec lui par on ne sait quel miracle n'était pas dupe même si devant elle, il faisait le fort, elle entendait les sanglots la nuit, elle remarquait les portes qui se ferment alors que d'ordinaire c'était toujours ouvert, au cas où elle est besoin de lui. mais elle savait pas comment l'aider et il la laissait pas vraiment le faire non plus. c'était la premiere fois qu'il était aussi brisé et il avait bien l'impression qu'il s'en remettrait jamais. et s'il avait une certitude c'est qu'il avait plus envie de s'ouvrir à qui que ce soit. plus envie de souffrir.

« Darren ! C’est Adaline, je t’amène de quoi te nourrir un peu. » vague murmure lointain à ses oreilles. c'est pas le bébé alors il entend pas, pas vraiment. il fait un beau soleil dehors aussi mais les volets sont fermés. faudrait pas qu'on puisse le voir comme ça. honte de la faiblesse ancrée dans son sang depuis la naissance. vient souvenirs de son père qui lui dit qu'un homme ne pleure pas alors qu'il a à peine six, sept ans et qu'il vient de s'écorcher le genou en tombant de vélo. il en garde des cicatrices à ce jour, trente ans après, physique comme psychologique… pourtant il les a laissé élevé son fils. quel con. mais quel con.
tu mérites ce qui t'arrives darren.
tu mérites toute cette souffrance qui t'écrase les entrailles en tenailles.
un léger poids qui se pose à coté de lui dans le lit, qu'il sent à peine. une main qui se pose sur son épaule, déclenchant encore plus de larmes comme s'il y avait un bouton, ouvrez les vannes on coure à l'inondation. pire encore quand les bras de sa soeur l'entoure de toute leur tendresse. truc dont il manque cruellement. par sa propre faute. il finit par se retourner pour lui faire face. sentant le bidon rebondi de sa petite soeur quand il la prend dans ses bras, il pose une de ses grandes pattes dessus et pleure de plus belle, sentant son coeur se déchirait une énième fois.
« prends bien soin de lui. » ou d'elle, en l'occurence du bébé quoi. d'une voix suppliante. il devrait lui dire félicitations, c'est ce qu'on dit dans ces cas là mais c'est tout ce qu'il trouve à dire dans son deuil. il espère que ça suffise. il espère qu'elle comprendra qu'il sera là pour elle et pour le microbe dans son ventre quoi qu'il arrive. il espère qu'elle le sait, tout ça, parce qu'il est dans la plus grand incapacité à aligner des mots sans s'étouffer dans ses larmes.
« Je t’ai fait des plats que tu aimes, je t’ai même apporté des films à regarder, enfin, on pourra les regarder ensemble si tu veux. »
il ferme les yeux quand elle passe sa main dans ses cheveux, essayant tant bien que mal de se calmer, ne sachant que trop bien que si calme il devait y avoir, il ne serait que grandement passager.
« tu feras une excellente mère. » tout ce qu'il a pas été. un bon parent.
« je… j'ai pas très faim. » il devrait probablement manger. sortir de ce lit dont l'oreiller est trempé par les larmes, ouvrir les volets pour prendre des vitamines, prendre soin de lui. il devrait mais il y arrive pas. quelque part il se dit qu'il le mérite pas. mais il arriverait pas à mettre les mots dessus pour le dire. il dit juste qu'il a pas faim, parce que la perspective de bouger lui est insupportable. comme celle d'être un boulet pour sa soeur qui de toute évidence à des choses bien plus importante à s'occuper.