i didn't know where else to go (lucas)

Tu étais chez toi, tu avais fini ton job au grocery store un peu tard, tu devais ranger les rayons et puis passer à la caisse juste après, tu faisais ça quand il n’y avait pas beaucoup de passage. Cela faisait à peine une heure que tu étais à l’appart, tu avais ramené de quoi manger pour avancer un peu ta mère qui galérait depuis qu’elle s’était ajoutée un job pour joindre les deux bouts, et puis toi, tu avais pris ce job pour l’aider parce que tu savais que ce n’était pas ton bouffon de beau-père qui allait faire quoi que ce soit. Lui il était du genre à se foutre dans le canapé et regarder le sport à la télé et envoyer ta mère lui chercher une bière parce qu’il ne voulait pas bouger son gros cul. Tu ne comprenais toujours pas pourquoi ta mère restait avec cet abruti mais tu pensais que c’était surtout par habitude mais c’était un vrai misogyne qui ne cessait de la rabaisser pour tout et n’importe quoi alors qu’elle le logeait et le nourrissait comme un gamin et elle n’avait jamais aucun remerciement. Tu soupirais en préparant le dîner lorsque tu l’entendais gueuler sur la télé et lâcher un gros rôt. Tu n’y faisais plus tellement attention maintenant, tu étais habitué à lui et ses mauvaises manières mais tous les jours tu avais envie de prendre tes affaires, celles de ta mère et te casser de là où jeter celles de ton con de beau-père. Tu avais envie qu’il vire de là mais tu craignais les représailles, il avait déjà amené une arme à l’appart et tu avais peur qu’il s’en serve sur ta mère, puis il était plus fort que toi mais dans ta tête, tu t’es juré que tu t’en occuperais. C’est aussi pour cela que tu fais de la boxe même si le but n’est pas de violenter les autres, tu veux juste pouvoir te défendre au cas où. Mis à part ta mère, tu tiens souvent à protéger ta meilleure amie ou celle qui fait battre ton cœur depuis trop d’années. Celle à qui tu n’as jamais su avouer tes sentiments parce qu’au moment-où tu allais te lancer, elle t’a parlé de Dean qui lui avait demandé de sortir avec lui et elle était surexcitée alors t’as compris que tes espoirs étaient vains et que même si tu ne pouvais pas voir en peinture Dean, tu te devais d’être content pour elle. Tu as fait de ton mieux pour ça mais tu n’étais pas très convaincant. Cependant tu sens qu’il n’a vraiment pas une bonne influence sur elle. Tu penses à tout ça et tu finis de préparer le repas, au même moment ta mère rentre de son deuxième job, elle est exténuée. Toi tu mets la table, tu rajoutes même celle de ton beau-père alors qu’il ne va jamais manger à table ni demander à ta mère si ça va, il s’en fout en fait tout ce qu’il veut c’est être nourri et loger et ça s’arrête là. Tu laisses ta mère se détendre un peu mais c’est difficile avec l’autre imbécile. Vous mangez, tu souris à ta mère tu lui parles de ta journée, tu lui demandes si tout s’est bien passé de son côté, enfin tu essayes de te faire entendre parce qu’Eddie n’arrête pas de brailler et tu n’entends presque pas la « première femme de ta vie ». T’as envie de lui dire de fermer sa grande gueule mais tu te retiens, tu n’as pas envie de mettre tout le monde de mauvaise humeur ni que les flics ne passent chez toi parce que t’as frappé ton beau-père. C’était le scénario que tu ne voulais pas voir arrivé. Donc la soirée s’est passée assez tranquillement malgré le brouhaha et trop rapidement. Tu es allé te coucher, tu dormais vite fait, tout le monde était couché, tu entendais Ed ronfler comme un porc, et ta mère dormait sûrement à point fermé, bien trop fatiguée pour faire attention aux ronflements de son « cher et tendre » et puis, tu distingues un bruit, comme si quelqu’un avait toqué à la porte. Tu te lèves, tu tentes de faire le moins de bruit possible, tu prends ton téléphone et tu le mets en mode « flash » pour y voir quelque chose sans être obligé d’allumer la lumière principale qui piquait les yeux. Tu ouvres tous les cadenas, et finis par ouvrir la porte et tu tombes des nues quand tu vois ta meilleure amie Wendy sur le pas de la porte. Elle te dit qu’elle est désolée et elle fond en larmes dans tes bras, toi t’es désemparé, tu ne sais pas quoi lui dire, enfin si tu essayes de la rassurer. Ce n’est rien, viens, tu vas me raconter. Honnêtement tu t’en foutais si on te disait quelque chose, au pire tu irais autre part, enfin au pire tu virerais Ed et voilà, tu avais autant le droit qu’eux d’inviter des gens à venir ici, surtout qu’il s’agissait de Wendy et qu’elle était dans le besoin et pour elle, tu ferais tout ce qui est en ton pouvoir pour qu’elle se sente bien. Tu l’emmènes jusqu’à ta chambre, tu la laisses se débarrasser de son manteau et se mettre à l’aise, tu avais allumé une petite lampe histoire de ne pas être complètement dans le noir. Une fois bien installée, tu fais de même, tu te poses en tailleur sur ton lit et tu plantes ton regard brun dans le sien avant de t’adresser à elle de nouveau, et lui prendre doucement la main pour qu’elle soit tranquillisée. Dis-moi ce qu’il s’est passé. Et dans ta tête tu pensais « que j’aille lui casse la gueule à ce connard » mais tu te retenais de dire ça, cela valait mieux.