it's like an attraction (adanash)

it's like an attraction
adanash

Tu te réveilles ce matin nauséeuse, c’est le cas depuis plus d’une semaine d’ailleurs, c’est comme ça que t’as compris que t’étais enceinte. T’aurais pu faire un test de paternité pour connaître le père de ce futur enfant, parce qu’évidemment, t’as décidé de t’envoyer en l’air un soir, de boire bien trop à cause de ton ex qui t’a laissé. Tu ne voulais pas « boire pour oublier » t’as juste fait la fête et t’as complètement tout oublié, dont ta pilule au passage. L’angoisse. T’avoue que même si tu t’en sors dans la vie, t’es pas vraiment prête à être mère mais tu ne peux pas imaginer le simple fait d’avorter non plus alors tu vis au jour le jour sans pour autant ne pas penser qu’à tous les jours à cet homme, cet inconnu avec qui t’avait commencé et terminé ta nuit, t’as même pas cherché à savoir à quoi il ressemblait et puis tu t’es clairement laissée aller. Cependant, quand tu vas travailler, tu remarques parfois un homme qui n’est pas désagréable à regarder, et disons que quand tu t’ennuies, ça t’arrive de poser les yeux sur lui. C’est d’ailleurs comme ça que tu l’as croisé un matin alors que tu ouvrais la librairie, tu étais dans ton quartier, Riley Hills, ton préféré par rapport à celui où t’es née, dans le quartier riche. Ici, tu te sens bien plus posée et ça te fait du bien. Tu es à quelques mètres de ta librairie donc t’y vas à pied tous les jours, ce qui reste un luxe pour toi. Tu ouvres donc la porte et la referme pendant que tu vas arranger la vitrine, et mettre un peu de lumière. Puis tu retournes vers la porte que tu laisses ouverte. Tu croises le regard de l’homme qui vient souvent et tu lui proposes d’entrer. Venez, il fait meilleur à l’intérieur, dis-tu avec un petit sourire malicieux. À défaut d’aller souvent dans un café, tu prépares ton thé et ton café dans ta librairie puisque t’as un coin lecture, pour les lecteurs assidus qui commencent un livre et qui ne savent pas s’arrêter. T’as songé à un moment à avoir un coin pâtisserie mais pour l’instant t’as pas sauté le pas et puis même, t’y connais rien toi en pâtisserie, enfin c’est pas ton domaine d’expertise. Du coup, comme tu as de quoi ouvrir un café ou un thé, tu lui proposes. Thé ou café ? C’est la maison qui offre, dis-tu en lui faisant un clin d’œil.

every road seems to lead me
right back to you@adaline crain
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dans sa tête résonne cette idée qu'il ne cesse de coucher sur le papier. celle d'une inconnue rencontrer par hasard qui change à jamais la vie du héros perdu. entourée de mystère, elle transperce le coeur du pauvre homme qui ne l'avait pas vu venir, change sa vie à jamais et disparait, laissé l'homme à jamais éperdu épris. les contextes varient, les finitions divergent. mais la base est là. parce qu'il lui est impossible d'oublier cette soirée. cette nuit. c'est flou, embué par l'alcool mais il lui reste ce nuage d'un sentiment qu'il connaissait pas, il lui reste ce visage, des bribes de ce corps, il se sent presque coupable de s'en souvenir. il l'a dans la peau mais il ne se souvient même pas de son nom, d'où elle vient, de ce qu'ils se sont dit ce soir là. mémoire sensoriel exacerbé, mémoire des mots disparue, effacée. faible homme qu'il est, qu'il se dit.
rituel du matin à peine lever, il va marcher, s'imprégnait des premiers rayons de soleil, de la ville qui s'éveille peu à peu, cherchant l'inspiration à chaque coin de rue qu'il découvre, au fil de pas. il respire l'air frais du matin, laisse ses chaussures s'imbiber de la rosée du matin de l'herbe dans laquelle il fait quelques pas. il sait pas où il va c'est la beauté de la chose. c'est en se perdant qu'on s'aventure, qu'on découvre les choses cachées. la réalité dans son intégralité ne peut être contenu dans l'habitude et la routine. il se laisse porter par ses pas, par le hasard qui lui dit d'explorer cette petite ruelle pas encore bien éclairé par le soleil qui peine à se lever, tourne à droite, à gauche.
le hasard le porte devant une enseigne familière. la librairie. probablement l'endroit qu'il connait le mieux avec sa villa. il sait pas comment il est arrivé là. il reste devant la porte, doit-il entrer? elle va finir par le trouver bizarre… il reste planté là, il arrivait à se convaincre de faire demi tour, presque, quand une voix le sort de sa torpeur. une voix qui lui fait loupé un battement de coeur et se mordre la lèvre, lui qui évitait un maximum de se montrer, le voilà démasquer.
« Venez, il fait meilleur à l’intérieur, » il regarde autour de lui pour s'assurer qu'il était bien le destinataire de ces propos, personne à l'horizon, il sourit bêtement, gêné d'être pris sur le fait, pour une fois, il avait même pas fait exprès, pas consciemment du moins. il passe le pas de la porte, calmé par l'odeur bien particulière des livres qui vient imbibé ses narines.
« Thé ou café ? C’est la maison qui offre, » il est pris au dépourvu, il pensait pouvoir s'échapper et fourrer sa tête dans un bouquin, n'importe lequel pour cacher les rougeurs qui naissent sur ses joues, ça fait longtemps que c'est plus un tombeur, ça fait longtemps qu'il a perdu l'habitude de parler aux femmes, de parler tout court en fait en y pensant, il s'était isolé pour son ex-femme, pour qu'elle est pas à s'inquiéter, il parlait que pour le boulot. moins facile de faire la conversation sobre. « café s'il vous plait, à moins que thé soit plus facile pour vous, ou de l'eau, je - » il parle avec les mains comme s'il essayait de distraire l'attention de son visage. ressaisis-toi nash, bon sang t'as quel âge pour agir comme un adolescent boutonneux qui a son premier crush. « j'peux vous aider peut-être? » il sait pas pourquoi il a dit ça, il regrette immédiatement. « j'm'appelle nash… » elle s'en fout probablement, il retient pas ce qui quitte ses lèvres, son cerveau ne cesse de lui dire de se taire, sans succès. sourire crispé pour essayer de faire le mec cool qui sait ce qu'il fait.

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Tu l’avais croisé dans la rue qui menait à ta librairie et puis il restait souvent devant la vitrine comme s’il était attiré par l’intérieur, mais comme s’il n’osait pas. Cette fois-ci, tu l’avais invité à entrer lui faisant comprendre qu’il faisait bon ici, c’est vrai le thermomètre n’était pas à vingt-cinq degrés, mais t’avais un petit vingt-trois ce qui était plutôt appréciable surtout en hiver. Tu prends les devants et tu lui proposes quelque chose à boire, un thé ou un café, t’as de tout ici, comme dit, tu devrais tenir un salon de thé avec petit gâteau et compagnie, c’est toi qui y va la première d’ailleurs, et puis depuis que tu sais pour ta grossesse t’as envie de manger plus, enfin c’est tellement pour toi d’ailleurs t’as décidé de le garder même si tu ne sais toujours pas qui est le père du bébé. Tu n'es pas sûre de le découvrir un jour même si un simple « test de paternité » suffirait peut-être, mais t’aimes aussi le fait que ce soit un mystère à élucider même si cela pouvait parfois prendre plus de temps que nécessaire. Alors que tu songes à autre chose, il te répond qu’il désire un café ou tout autre chose, il a l’air un peu perturbé, mais par quoi ? Bah oui, ce n'est pas que tu n'as pas inventé l’eau chaude, mais t’as pas l’habitude de tomber sur un homme qui te plaît. C’est même la première fois. Y a beaucoup de boutonneux qui entrent ici en espérant trouver la dernière BD, mais toi t’en as peu des BD enfin t’en as, mais bon, ce n'est pas ce qu’il y a de plus dans ta librairie. Donc t’as parfois du mal à discuter avec ces clients, ils repartent vite avant que tu n’aies eu le temps de commander les dernières BD à la mode. Depuis, t’as eu le temps d’en commander et t’as le plaisir d’accueillir quelques amateurs de temps à autre. À la question du beau brun, tu esquisses un sourire avant de lui répondre. Oh, ne vous en faites pas, que ce soit thé ou café ou même de l’eau, ça reste facile pour moi. Tu vas dans la pièce de derrière et tu mets en marche la cafetière. Pour toi, ça sera de l’eau, c’est très bien d’ailleurs, t’as pas besoin de plus. Lorsqu’il te propose son aide, tu réponds avec un autre sourire. C’est gentil à vous merci, mais ne vous en faites pas, ça va aller. T’espères vraiment que ta nausée ne va pas reprendre maintenant, ça serait un peu le « tue l’amour » de base. Puis il te dit son prénom, c’est sûr, c’est plus facile surtout s’il compte revenir, ce sera plus simple pour toi de savoir comment il s’appelle et t’avoue que ça t’intéresse. Tu ne sais pas trop ce que t’as, mais tu souris pour rien, t’as peut-être l’air con, mais ce n’est pas grave, il n’y aura que lui qui verra ça. Au moment-où tu dis ça, quelqu’un fait retentir la sonnette en entrant dans la librairie et là, tu le sens, tu le sais, t’es rouge, donc là, t’as vraiment l’air con mais comme d’habitude tu te reprends, affiche une fois de plus ton plus beau sourire et tu salues la personne qui fonce dans vers la littérature française. Ça te permets de te concentrer de nouveau sur le beau Nash. Enchantée Nash, dis-tu, moi, c’est Adaline. Tu croises par la suite son regard azur, et tu fonds, tu fonds tellement que tu ne remarques pas la jeune femme qui s’avance vers toi pour te demander conseil. C’est à regret que tu détournes le regard pour répondre à la jeune femme, regarder sur ton pc si tu as du stock, lui répondre que non mais qu’elle peut le commander. Tu le fais sur ton logiciel et tu la préviens qu’elle pourra revenir d’ici le lendemain pour l’avoir. Elle te remercie et te voici de nouveau avec le beau brun dont tu ne peux détacher ton regard et tu repenses à son café alors tu vas le chercher et lui apporte dans une tasse avec du sucre. Allez-y installez-vous, dis-tu en lui montrant le siège confortable qui se trouve dans le coin « détente » de ta librairie. Vous voulez autre chose avec votre café ? Demandes-tu alors. T’es prête à aller te promener à la boulangerie ou même de lui faire un gâteau pour ses beaux yeux et pourtant, pour le moment, tu ne connais rien d’autre que son prénom.

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c'est étrange cette situation pour nash. avoir partager un lit. une nuit. des moments intimes avec cette femme pour ne même pas connaitre son nom. être attiré par elle comme un aimant. incapable de rester loin. incapable de ne pas y penser. incapable de se la sortir du système — con de cerveau qui en a fait sa nouvelle muse. être pourtant réduit à un vouvoiement si lointain et impersonnel. parce que c'est la politesse. ça lui retournerait le cerveau de la savoir enceinte. de lui qui plus est. lui qui a déjà du mal à assimiler cette situation. c'est pas le tombeur de service nash même si dans sa jeunesse il a eu son petit tableau de chasse comme l'appeler ses potes, c'était seulement parce que c'est tout ce qu'on attendait de lui, ce dont on voulait de lui. personne l'a jamais vu comme plus qu'un coup d'un soir. lui il cherchait désespérément l'amour quelque part, même fugace. ressentait le besoin d'appartenir à quelqu'un entièrement. le besoin d'être aimé. il l'avait cherché dans des lits, dans des muses. il avait failli se marier avec une femme qui se foutait bien de lui tant ce besoin irrationnel le rongeait. et puis typiquement, il s'était attaché à la seule personne dans cette ville qui lui accordait un peu d'attention, qui était toujours gentille avec lui, la libraire. du genre belle qui le sait pas vraiment. du genre à la voix douce comme si elle était prédestinée à devenir libraire, v'voyez. et puis, tandis qu'il noyait sa solitude dans un bar local, c'était encore elle qui l'avait sorti des eaux tumultueuses où ils se noient et ils avaient fini dans le même lit. typique.

elle l'invite à entrer, lui propose un café. il a les joues qui brulent. il espère qu'elle le remarquera pas. c'est pas un séducteur nash, il est bien plus doué pour écrire des dialogues dans ses scénarios que pour faire la conversation dans la vie réelle. surtout avec une femme qui lui plait. une femme qui l'a marqué mais qu'il ne semble pas avoir marqué plus que ça. elle a l'air impassible. comme si rien n'était arrivé. comme s'il ne l'avait que rêver. parfois il se demande, c'est si embrumé, ses souvenirs, peut-être que ce n'était qu'un songe chaleureux d'une nuit d'hiver qu'il avait élaboré dans son cerveau fatigué de tourner en rond après tout. elle lui sourit et son palpitant semble faire un soupir tel les groupies de gaston dans le dessin animé de la belle et la bête. pauvre garçon. elle lui parle et lui il sourit juste comme un con en hochant la tete, pensant surement qu'il aura l'air moins bête que s'il essayait d'aligner des mots et que sa langue se prenne les pieds dans le tapis. elle parle préparé son café, le remerciant de lui avoir proposer de l'aider, il regarde autour de lui, espérant voir des titres de livres bien déprimants histoire de se remettre les idées en place, premier livre sur lequel ses yeux tombent "fifty shades of grey" oula non, "irrésistible alchimie", "tes mots sur mes lèvres"… ok bon pas l'idée du siècle il regarde ses genoux, c'est pas sexy les genoux, il l'impression d'attendre devant le bureau du proviseur après avoir fait une connerie, voilà qui est mieux. il relève les yeux, pensant avoir calmer un peu ses ardeurs mais il la voit revenir tout sourire et se présenter. adaline. douce adaline.

elle s'occupe d'une cliente, il arrive pas à détourner son regard d'elle. comme un grand con. il se triture les ongles pour passer le temps pour se donner contenance, ça fait moins impoli qu'avoir son téléphone. faut dire qu'il le sort pas des masses le dit telephone en ce moment, il a trop envie de parler à personne. à part. elle. “merci beaucoup…” en la regardant les yeux probablement plus longtemps que nécessaire. avant de se rendre compte du malaise que ça pourrait occasionner chez la jeune femme et reporter son regard sur la noirceur du café avant d'y tremper les lèvres. “votre numero de téléphone!” euh… ok un peu trop naturel et rentre dedans tu fais quoi nash. “je plaisante, c'était pour la blague… je… ça ira merci…” ok bon on est passé d'un extrême à l'autre, il souffle le chaud et le froid. maladroit. maintenant elle va partir et il aura tout perdu. “si je… peux abuser de votre compagnie et discuter un peu, de ce que vous voulez…” regard presque suppliant.